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bergers, d'hier,d'aujourd'hui et de demain
5 mai 2010

bergers d'hier, d'aujourd'hui et de demain.

- Nous Sommes le 05 05 2010, la neige "du coucou," est là. Il y a bien longtemps que cela n'était pas arrivé, à croire que les saisons se mettent en sommeil. Les Saints de glace qui normalement se terminent le 11 Mai marquent cette année le printemps. Pentecôte s'approche et il n'est pas rare de se trouver face encore à quelques chuttes de neige. Mais, qu'importe cela fera une bonne montagne riche en herbe azotée naturellement.
En gardant mon troupeau je viens de cueillir quelques boutons de guèttres, petits champignons lamellés délicieux en omelette ou bien avec un peu de porc ou de veau en sauce à la crème. Petit bonheur pour les papilles lorsque je rentrerai ce soir aprés mettre mouillé toute la journée. Je me replonge alors dans ma jeunesse où ces petits moments étaient les bienvenus pour nous autres, les bergers isolés dans la pré-montagne.
C'est dans ces moments là où le vent souffle et fait vibrer les volets et les portes que l'on prend acte de ce qu'est le bonheur.
La lampe à pétrole qui se balance lentement accrochée à la poutre maîtresse, la légère odeur de fumée et le crépitement de ce feu qui rassure sur lequel le "palou" nous cuit le repas. Ici on est bien, il n'y a pas d'heure lorsqu'il fait mauvais temps. Les ombres qui dansent sur les vieilles pierres nous accompagnent dans cette fin de journée maussade. A travers le vitre fendue on ne voit rien! tout est blanc dehors, la brume à l'air elle aussi d'avoir froid. Elle veut rentrer dans la cabane dès que l'on ouvre la porte; histoire de voir le temps qu'il fait à l'extérieur alors qu'on le sait. Par habitude, ou tout simplement pour se soulager, écouter les chiens qui dorment dans le réduit d'à côté. Pour écouter la nuit qui vient et que l'on ne voit pas. Le rouleau blanc s'estompe vite et la lueur orange reprend le dessus.
"Ho petit!, met les assiettes et sert la soupe. On se fiche de l'heure mais il commence à faire faim!"ainsi parlait Victor, une fois qu'il s'était sommairement lavé à la cuvette. Des vêtements secs, un coup de peigne. Assis sur nos tabourets face à face, un sourire en coin l'homme coupait le pain.
Je servais avec cette louche d'un demi-litre en alluminium cette soupe toute fumante avec des "plocs" de légumes qui tombent dans le bouillon. Un coup de rouge tiré de la "boutte" ration de la gourde en cuir qui restait de la journée.
"Le quard" en alluminium lui aussi se prétait à la fête, un son joyeux sur la table embarrassée d'un peu de tout. Une chandelle nous préservait de l'ombre, associée à la lampe cela faissait une farndolle de figures sur les murs.
On parlait avec les bergers, oui! on parlait de tout.
"Tu voies me disait-il, aprés on se mettra au lit et je te raconterai quelque chose, il faudra que tu t'en souviennes car il te faudra le raconter plus tard. Avide de tout ce savoir qu'il me donnait avec son coeur, déjà je lançais un coup d'oeil à la paillasse, au couchage en peau de mouton qui allait m'accueillir et dans lequel presque à l'abris de tout j'allais enfermer ce nouveau secret que Victor allait me révèler. Je profitait de me lever pour servir la suite du repas, pour ajouter au feu un bûche de hêtre qui de sa vive lueur dans les braises éclairait un peu plus la piéce. "Si tu sorts, couvres toi bien, et profite de donner à manger aux chiens. Prends la grosse "varta", ne traînes pas trop ça souffle ce soir"!....

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Commentaires
bergers, d'hier,d'aujourd'hui et de demain
  • Un voyage dans le monde pastoral, montagnes et monde rural. La tradition des gardiens de troupeaux , bergers, vachers. au coeur d'un recueil d'anecdotes ,de contes et de légendes, voici la naissance d'un roman pastoral pyrénéen. Un berger témoigne, depuis
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