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bergers, d'hier,d'aujourd'hui et de demain
8 mai 2010

bergers d'hier, d'aujourd'hui et de demain.

- Quelques temps aprés, "les Lafailles" étaient montés voir les bêtes. Marguerite toujours le sourire à la bouche, nous avait fait un bon gateaû. Des pommes et des noix, un régal. Du sel nous était parvenu de la part des autres éleveurs, la mule de Gilbert n'étaitpas montée pour rien. Lafaille lui, toujours aussi droit qu'un roseau s'était fait un plaisir de nous amener de quoi garnir notre musette pendant quelques jours. Un homme très humain, instruit; cela se voyait rien qu'à son cahier ou il notait tout. Une belle écriture à l'encre violette ou au crayon gras. Il partait seul voir les animaux, se baissant parfois pour prendre une touffe d'herbe qu'il examinait un moment. Il était parmi tous ceux qui mangeaient la montagne le seul à donner un accompte sur le gardiennage; il tenait ça à jour sur son calepin. Comprenez qu'il était respecté! grâce à lui les maisonnées pouvaient déjà faire empletes et stock de produits pour l'hiver. le total des comptes serait réglé en fin de saison. Il parlait d'une voix douce, mais derrière se visage si doux à mes yeux je ne me serai jamis permis de dire un mot de plus que ce qu'i lne fallait. "méfie toi de ces gens qui sont allés chez les curés!" m'avait dit un jour Firmin, ils feraient parler une pierre tombale"! de toute manière je n'avais rien à dire et cela même me gènait d'assister à leurs conversations, souvent en patois si rapide que je ne comprenais rien. Lafaille et Marguerite redescendaient le lendemain, il me fut proposé de revenir au village avec eux pour quelques jours, le temps de remonter un peu plus tard avec la femme de Victor et sa soeur, Mado, ma Maraine.
La chaleur était accablante dans la vallée, notre arrivée n'était pas passée inaperçue car tout le monde se tenait sous les platanes de la place et les tilleuls de l'église. Le père Alzieu chaussé de ses sabots de bois, les mains dans ses bretelles fut le premier à arrèter le cortège d'homme et de mules; j'avais redescendu "Bijou" pour un prochain portage. Le bassin fut apprécié de tous, les taons et les mouches nous suivaient et il nous tardait de repartir pour se mettre à l'ombre et se laver de toute cette poussière dont le chemin nous avait doté. Un été comme les autres au village, tout était pareil. Le chemin plein d'ornières, des nids de poules agrandis par le dernier orage. Un peu plus loin le cantonnier et sa faux qui rabattait les ronces se cherchait lui aussi un peu d'ombre. " Mais tu es noir comme un tartarin me lança t-il!" Son mouchoir sur la tête pour se protèger du soleil le faisait ressembler à un de ses hommes de l'Afrique, que j'avais vu dans le livre d'histoire de l'école. Presque comme dans un miroir à le regarder, je m'imaginais ma figure toute bronzée avec laquelle je me faisait traiter de Tartarin. "Tu te plais à la montagne? me lança t-il. "Oui ça va, lui repondis -je, les bêtes et les bergers ça va! je viens quelques jours voir mes parents mais je repars bientôt.
"Ils ne vont pas te reconnaître, tu as tellement grandi que tu as le pantalon un peu court!"
je regardais aussitôt le bas de mes jambes; il était un peu court, mais pas parceque j'avais grandi. Je compris alors que s'était une boutade, je lui sourie alors et lui répondis:"Toi aussi Armand, tu as grandi ; le tiens de pantalon il t'arrive bientôt au genou!"
Tout le monde se mit à rire, et l'on repartit jusqu'à la maison. Ma mère m'accueillit, toute en sueur, elle venait d'étendre le linge. Mon père n'était pas rentré de l'usine. De gros bisous et des palabres avec les voisins, il me tardait quand même de rentrer et me reposer; la fraîcheur de la maison me fit du bien. Je regardais tout autour de moi, rien n'avait changé depuis le départ, cela me fit du bien d'être à nouveau chez moi, une coupure avec la montagne pour quelques jours, mais j'espérais déjà pas trop longtemps.

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Commentaires
bergers, d'hier,d'aujourd'hui et de demain
  • Un voyage dans le monde pastoral, montagnes et monde rural. La tradition des gardiens de troupeaux , bergers, vachers. au coeur d'un recueil d'anecdotes ,de contes et de légendes, voici la naissance d'un roman pastoral pyrénéen. Un berger témoigne, depuis
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